De la peur du jugement à la liberté d’écrire

J’ai la croyance depuis ma plus tendre enfance que je suis nulle en français. Je me souviens d’avoir écrit des lettres à ma mère et elle s’empressait chaque fois de corriger mes fautes d’orthographe. Au fil du temps, j’ai cessé d’écrire alors que j’adore cela. Je me suis mise à ressentir les mots et non pas ce qu’ils représentent. Je respecte grandement la langue française, elle reste un réel défi pour moi.

J’ai pourtant étudié, suivi des cours de français à l’université, j’ai lu et relu la grammaire française sans succès. Ma mémoire refusait de retenir les accords de verbes, les exceptions, la ponctuation. Oui, je mets souvent une virgule lorsque je ne suis plus capable de retenir mon souffle.

J’ai fait d’Antidote mon meilleur ami, mais lui non plus n’est pas parfait, il ne comprend pas toujours ce que je veux partager comme message. J’ai quand même osé publier à plusieurs reprises et naturellement j’ai eu droit à ces personnes lumineuses qui voient les erreurs que même Antidote ne voit pas.

Ces personnes, je les ai jugées longtemps, ces espèces d’hautaines de la langue, ces   »bitches » de l’écriture, je ne les aimais pas du tout. Elles me rappelaient sans cesse que j’étais nulle, mon ego en prenait pour son rhume à chaque fois. C’est comme si elles faisaient exprès pour me diminuer et oui, je le prenais personnel. C’était en grande partie   »à cause » de ces personnes qui naturellement faisaient exprès pour m’empêcher d’écrire. Ce n’était que de belles excuses pour me cacher derrière la peur du ridicule ! En fait, c’est surtout moi que je jugeais si sévèrement.

Pourtant, ces personnes ont un don que je n’ai pas, elles ont cette capacité de voir danser les lettres afin qu’elles se placent exactement au bon endroit. Je sais maintenant qu’elles ne faisaient rien, ce sont mes perceptions qui me faisaient souffrir autant, elles ne faisaient que mettre en lumière le jugement que j’avais envers moi. Tous ces gens qui   »TE BLESSENT  » ne sont que des instruments pour ta propre évolution, à ce moment, ce n’était pas encore clair pour moi. Je suis si reconnaissante pour cette expérience puisque aujourd’hui j’ose écrire sans avoir cette peur, puisque je ne suis plus ma plus grande barrière à la réalisation de mes rêves.

Ces femmes représentaient et représentent un talent que j’aurais tellement voulu avoir. Ce n’est que depuis quelques années que j’ai accueilli cette partie moins lumineuse chez moi avec beaucoup d’amour, de bienveillance et de respect. Je vois la lumière dans les commentaires de ces femmes maintenant devenues de réelles inspirations pour moi et des alliées pour mes projets d’écriture.

P.S. Si tu te reconnais, tu peux corriger mes textes, si cela te fait plaisir, je vais accueillir tes commentaires avec beaucoup de gratitude, surtout si tu me montres où sont mes erreurs afin que je puisse les corriger, merci infiniment.

En toute vulnérabilité,

Manon